Edito
Jean Barrère
Associé, Accuracy
Pour un débat sur la data
Comme le fit Victor Hugo pour les travailleurs de la mer, il faut commencer par un hommage appuyé à tous les travailleurs de la data.
Observons le Chief Data Officer structurer la distinction fondamentale entre « donnée brute », « information » et « connaissance », et nous interpeller sur le caractère ô combien complexe du passage d’une catégorie à l’autre.
Voyons le CIO mobiliser des technologies exponentielles à travers des plateformes connectées pour valoriser en accéléré l’actif informationnel de l’organisation.
Un instant. Apprécions la grâce d’un geste baudelairien. Le Data Scientist infuse de l’art dans la data, « vous m’avez donné de la boue, et j’en ai fait de l’or », dit-il !
Reprenons de la vitesse avec le décideur, à l’affût d’un avantage informationnel, et embarquons avec le dirigeant. Sur une mer agitée, il engage son organisation dans des transformations data driven difficiles !
Si le DRH est sommé de créer des parcours dédiés pour attirer et fidéliser ces profils rares, le financier s’interroge lui sur les multiples formes de valeur de la data : valeur de marché, valeur patrimoniale, valeur économique… Comment évaluer cet actif intangible ?
Avançons et applaudissons ! Sur le devant de la scène, le politique pose des limites au tout numérique, et arrange ce qui est dérangé du fait de l’utilisation de nos data privées !
Place à la pensée. Derrière le rideau, le philosophe dérange l’arrangé de nos vies numériques, et questionne l’Être-Data : Le numérique est-il désormais le langage de la vérité ? Tout vécu humain est-il traduisible sous la forme de 0 et de 1 ?
Quand un sujet si protéiforme comme celui de la data mobilise autant de profils et de savoirs, de capital et de liquidité, d’intelligence et de technique, de matière à dire et à contredire, quand de cette dialectique naît tant de richesses et de nouvelles formes de vivre-ensemble, c’est qu’il y a là, au fond, un débat essentiel qu’il s’agit de faire vivre.