Contrairement aux attentes, la crise n’a pas fait le bonheur des fonds de retournement. Si l’activité reprend grâce à des dossiers de meilleure qualité, le marché reste étroit, incitant certains acteurs à se repositionner.[…]
Au cours de 2010, 9% des LBO ont revu leur échéancier avec, dans 5,9% des cas, un apport de new money. Ainsi, dans la plupart des dossiers où les difficultés n’étaient que d’ordre financier, les discussions ont rapidement abouti et le problème a été réglé « en famille ». Les négociations financières sont en revanche devenues plus coûteuses pour les entreprises, en raison notamment d’une présence plus fréquente des banques anglo-saxonnes sur les dossiers : « Le coût des restructurations de dettes est en hausse, avec l’application des “waivers fees” (surmarges négociées dans les accords). Les prêteurs français ont progressivement aligné leurs pratiques de rémunération sur les pratiques anglo-saxonnes », constate Rodolphe Pacciarella, associé au sein du cabinet Accuracy. […]
Les actionnaires ont fait le dos rond en attendant que l’orage passe… mais la reprise attendue n’est pas venue. Chômage, consommation en baisse, croissance limitée, les indicateurs sont toujours au rouge. « La sortie de crise est plus tardive et moins forte que prévue. De plus, les entreprises ont pris du retard en matière d’investissement sur des marchés compétitifs. Aussi, nous voyons arriver aujourd’hui des dossiers fortement abîmés », remarque Rodolphe Pacciarella. […]