L’évaluation, maillon faible de l’information financière, est en quête de maturité et de reconnaissance.
L’évaluation financière est si peu encadrée qu’elle fait presque figure d’anomalie dans l’univers réglementé de la finance. Mais avec l’essor du concept de « juste valeur », l’évaluation est apparue comme le maillon faible de l’information financière lors de la crise du « subprime », qui a mis en évidence la difficulté à cerner la valeur intrinsèque d’un actif en l’absence de transactions sur le marché.
Les régulateurs de marché et les normalisateurs comptables ont donc demandé davantage de clarté et de cohérence dans les pratiques de valorisation […].
La normalisation pourrait ainsi servir à « homogénéiser le cœur de la profession […] »
Plus sévère, Bruno Husson, associé au cabinet de conseil financier Accuracy, juge que «les normes ne sont pas très utiles aux évaluateurs car ceux-ci observent déjà des pratiques de place. En revanche, elles peuvent l’être pour les non-évaluateurs, pour comprendre comment les évaluateurs travaillent». Dans cette optique, les standards pourraient servir de référence aux régulateurs, aux auditeurs et au marché. […]
Les pratiques d’évaluation étant par nature compliquées à encadrer, certains évaluateurs penchent plutôt pour une normalisation de la profession. C’est justement la mission du comité professionnel de l’IVSC […] qui a récemment soumis à consultation une «Proposition de code d’éthique» et un papier sur la «définition de l’évaluateur professionnel». Mais même si ces textes devaient être adoptés par les évaluateurs, «qui s’assurera qu’ils sont respectés ?» s’interroge Henri Philippe, associé chez Accuracy. Une chose est sûre, ce ne sera pas le gendarme de la Bourse.